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Hachage ibérique

Josse

Dernière mise à jour : 20 sept. 2024

Prompte préparation


Dois-je vous refaire tout le laïus sur les improvisatrices et improvisateurs qui apprennent à improviser ? Dois-je à nouveau vous expliquer qu'on ne s'improvise pas improvisateur ?


Diantre ! Un effort ! Le sujet a été abordé la semaine dernière à propos du territoire des loups (voir le post) !


Donc, continuons à évoquer la préparation olympienne de nos héros, le tour de France du compagnonnage de nos performeuses et performeurs.


Imaginez la providence, sous la forme d'une main innocente, qui...


Pause... Il me faut faire un "disclaimer", une mise en garde de circonstance... Oui, je le concède, cette main, aux comportements onanistes prononcés, est l'extrémité préhensile d'un bras pervers, lui-même suspendu à une épaule félonne ancrée sur un corps retors qui supporte une tête salace où siège un esprit malade. Elle ne mérite point la qualification "innocente", c'est certain. Mais ici, par "innocente", il faut comprendre "sans action ou influence sur le destin", et non une absence de perversion, une moralité sans faille, ou bien une totale indifférence à la lubricité... Mais je vais m'arrêter là, de peur de froisser la personne propriétaire de cette main soit disante "innocente", qui en plus fait montre d'une susceptibilité des plus déplacées... Retournons donc à notre sujet initial... En plus, je me remémore un épisode cocasse, voire embarrassant, où cette main a fait des choses dont le souvenir m'est aussi agréable qu'une roulette de dentiste rouillée s'acharnant sur une vertèbre lombaire... Brrrrrrr ! Je veux chasser ces images et sensations !


Donc, comme j'eusse entamer à vous l'expliquer supra, une main "innocente"... Ah non, désolé, je n'y arrive pas... Disons plutôt qu'une main "quelconque" a tiré au hasard deux petits bouts de papier de deux enveloppes distinctes pour former la combinaison "Location de vacances en mode film d'horreur".


Je tiens à préciser que contrairement aux sketchs narrés dans le post le territoire des loups, la saynète engendrée par cette combinaison de mots fut d'un autre acabit : enjouée, dynamique, hilarante, grandiose, exubérante, scintillante, effrayante, prenante et intense !


Assurément, cela est dû à l'immiscion d'un performeur du groupe du jeudi parmi ceux du mercredi.



Jamón de Ramón


Donc voilà, Brenda, capitaine des cheerleaders de son lycée, est trop contente que Brandon, quaterback de l'équipe de football l'ait invité pour un week-end romantique asexué (il s'agit d'un film d'horreur américain où la chasteté pré-nuptiale est primordiale). Elle s'en émerveille au téléphone avec sa seconde meilleure copine, la première, Kelly, étant en vacances dans un camp évangéliste d'éducation au mariage.



Brenda au téléphone avec Bernadette, sa deuxième best friend.

Brandon arrive et embrasse Brenda, au sens premier du terme, c'est-à-dire qu'il marque son affection en serrant rapidement Brenda dans ses bras. Ensemble, ils firent route vers leur gîte rural de vacances en location saisonnière courte.



Arrogance juvénile de Brandon et niaiserie mature de Brenda.

Arrivés à destination, l'hôte, noté 5 étoiles, fier hidalgo à l'accent rocheux et suave de la péninsule ibérique, accueille nos amoureux qui jouent aux adultes raisonnables malgré l'embrasement hormonal qui les anime.


NB : Ne vous préoccupez pas du réalisme géographique.


" Bienvenidos señora y señor". Ce séjour démarre sous les meilleurs auspices !

"Nous sommes Brandon et Brenda, nous venons pour un week-end amoureux chaste".

Brenda est toute fière et heureuse que Brandon se soit chargé de tout organiser, de tout payer. Brandon bombe le torse et ressent dans sa poitrine la raideur et les palpitations de la fierté que provoque chez lui Brenda.


Il joue parfaitement la fausse modestie.


Ramon, l'hôte, se désespère de ces gamins citadins arrogants, idiots et ignares. Mais qu'importe... ils pourront quand même apporter leur contribution à son oeuvre charcutière...


"C'est notre premier week-end ensemble" s'enthousiasme Brenda. Divulgachage, cela sera aussi leur dernier weekend...

La visite du lieu commence dans une sobriété verbale et une économie de mots de Ramon.


Qu'importe ! L'endroit est charmant et tellement pittoresque !


"Oui, mon bon ami espagnol, faites nous visiter votre casa de Amor"

L'exploration de la chaumière pittoresque se poursuit, notre jeune couple attentif aux explications de Ramon à propos de la future alcôve de leurs chastes roulades.


"Regarde chérie, c'est pittoresque ces ossements !" "Ah oui, en effet, c'est... pittoresque... un peu trop peut-être..."

Quelques étranges usages et coutumes interpellent nos tourtereaux, telle la corde pendant d'une poutre et formant une boucle à son extrémité ajustable à la taille des vêtements à suspendre, telle la couleur carmin des sols, tels les os de très grosses souris blanchis par la soleil andalous.


Ramon s'irrite de ces commentaires déplacés et irrespectueux de sa culture !


"Hé ! Esta la campgnana authentiqua ! Pas oune ville de bobos"

Le pittoresque a ses charmes... Permettez moi une comparaison filmique pour illustrer la situation. Si le frisson de l'aventure pittoresque des îles grecques dee cartes postales à la "Mamma Mia" est agréable et léger pour les protagonistes, le dépaysement sylvicole et porcin découvert par des citadins arrogants dans le film "Délivrance" l'est moins...


Le doute s'installe chez nos amoureux...


"Mais qu'est ce donc cette masse sanguinolente ?" "Es mi gato qui a rrroué avec una grossa souricia"

"Euh... Ramon, pourquoi cette grosse souris a-t-elle des vêtements ?" "Hé ! Hé ! Hé ! Hé ! Esta oune recette pittoresque !"

Je vous épargne certains détails, mais nos deux amis verront bientôt leurs doutes et inquiétudes levés quant à la quiétude des lieux... à coup de hache dans le dos et de strangulation.


Cela sera suivi d'une mise en salaison des plus traditionnelles.


Connaissez-vous le "Jamón de Ramón" ?


Gouttez, vous trouverez le goûts fort pittoresque !



Ramon, un hôte qui ne vous veut pas du bien !



 








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