Orléans, janvier 2023
Grâce à notre ami Markus (soyons un peu familier), nous voyageons à travers les âges et époques par la découverte de figures marquantes et signifiantes.
De veuve à égérie
Aujourd'hui, notre périple nous conduit sur les terres de Juda (Pas celui auquel nous pensons tous, mais l’autre, le fondateur de la tribu dont vient le terme judaïsme).
Nabuchodonosor II, roi de Babylone, roi bâtisseur des célèbres jardins suspendus, roi destructeur du temple de Salomon, comme quasiment tout monarque, cherchait à étendre son pouvoir pour établir pour des siècles et des siècles le plus grand empire jamais constitué.
D’une soif inextinguible de conquête et d’une faim avide à soumettre les vaincus, Holopherne, un des généraux du souverain, commandait le siège de la ville de Béthulie.
Alors que le désespoir et l’abandon dévoraient goulument la volonté et le courage des habitants, alors que l’idée de se rendre germait et s’épanouissait dans les âmes, une veuve, pieuse et prude, refusa de ployer le genou et de courber l’échine devant la menace d’un simple homme et harangua l'agresseur :
Qui donc êtes-vous pour tenter Dieu en ce jour et pour vous dresser au-dessus de lui parmi les enfants des hommes ?
Déterminée et vaillante, certaine d’avoir le soutien de Dieu, elle quitta la sobriété et la discrétion de ses habits de deuil pour se vêtir de beaux atours exacerbant sa féminité, pour se parer de bijoux flamboyants, pour se draper dans des senteurs séduisantes.
Elle se rendit dans le camp ennemi, afin de propager de fausses informations à propos de son peuple.
Séduit et enamouré, Holopherne la convia à un festin, où effluves et alcools enivrèrent le guerrier.
S’emparant d’un couteau, elle le frappa au cou et le décapita pour que la tête du vaincu devienne son trophée, sans hésitation, sans peur, sans faiblesse.
De retour auprès de ses concitoyens, elle exhiba le symbole de la volonté divine et le signe de la faiblesse de leurs ennemis et s'écria :
Voici la tête d’Holopherne! Le Seigneur l’a frappé par la main d’une femme !
Joie et hardiesse chassèrent le désespoir et la renonciation. Inspiré par cet acte d’un courage grandiose, convaincu que peu importe la force des armées, seule l’emporte la foi en Dieu, le peuple de Béthulie défit et chassa les troupes assiégeantes.
D'égérie à modèle
Judith incarna et incarne la détermination face à la force brutale. Son épopée a été représentée à de multiples reprises.
Nous avons tous croisés une représentation de cette femme au travers de nos jeux de cartes et de l'une d'elles en particulier : la dame de coeur.
L'oeuvre de notre ami Markus (j'insiste) a trouvé pour l'instant demeure au Parc Pasteur d'Orléans.
L'artiste : Markus Lüpertz, un Faiseur de Dieu
Peintre d'origine allemande, Markus Lüpertz, (1941) est aussi décorateur de théâtre et sculpteur.
Il est considéré comme un des plus importants représentants du néo-expressionnisme allemand. Surnommé « le prince des peintres » pour ses apparitions publiques spectaculaires, pour son utilisation d’une rhétorique égocentrique et pour son style de vie extravagant.
Son mélange de figuration et d’abstraction tend à simplifier les formes tout en amplifiant leurs caractéristiques dans des œuvres à grande échelle qui décrivent des gros plans de têtes et de visages. Bien que l’utilisation de certains thèmes historiques allemands suscite la controverse, Lüpertz reste convaincu qu’il est nécessaire de les affronter.
Sources : Wikipedia ; Artnet ; La République du Centre
Photo : Wikipédia
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