Orléans, janvier 2023
Correctif :
Au pire, tout le monde s'en fout, au mieux personne ne l'aura constaté, mais j'ai commis une petite boulette. Ma déontologie journalistique à la Edwy Plenel (sans la moustache), mon sens aigu de l'exactitude factuelle à la Elise Lucet (sans le côté maitresse d'école) et l'indispensable nécessité de la justesse cognitive à la Jamy (avec l'esprit, mais sans le côté sorcier), me contraignent à apporter un correctif au présent post sous la forme d'une insertion supplémentaire, car il y a eu 2 Fragonard.
Mea maxima culpa et puis aussi Errare humanum est, perseverare diabolicum (pour le même prix)
NB : Tout ça, c'est la faute d'une certaine Amandine. Moi, j'y suis pour rien...

Toujours dans les environs du musée des Beaux-Arts d'Orléans, à quelques pas d'Achille, au bout d'un passage sous arcade, Fragonard patiente dans un dynamisme statique, scrutant les allers & venues, regard céruléen, visage carmin.

Esquive-t-il l'agression d'un ennemi arrogant ? Danse-t-il au rythme d'une forte joie intérieure ? Lutte-il pour rétablir son équilibre ? Trépigne-t-il d'une colère exagérée ? Ou bien enrage-t-il seulement parce qu'il ne peut se soulager d'une démangeaison horripilante ?
Quels tourments l'ont figés dans cette posture ?
Mais qui est ce Fragonard ? Est-ce une évocation, un hommage au peintre français rococo ?
On peut le supposer. En premier lieu, car il ne semble exister aucune autre occurrence homonymique, tant mythologique, légendaire ou historique (si on excepte les choses nommées en référence ou en hommage au peintre). Ensuite, car une palette, attribut usuel d'un artiste-peintre, repose contre son mollet.
Correctif : Et oui, nous avons deux Fragonards qui cousins germains, tous les deux nés à Grasse en avril 1732.
Le peintre rococo : Jean-Honoré Fragonard (Bio sur wikipedia)
Le parfumeur, auteur des écorchés et qui a donné son nom au musée : Honoré Fragonard (Bio sur wikipedia)

Fin du correctif
Le faisceau d'indices et un talent "sherlockien" affuté me confortent sur cette voie. Et pour clôturer ma démonstration, je constate, voire j'affirme, que la posture de la sculpture, évocatrice d'un mouvement amplifié, renvoie à celle de nombreux sujets dans les tableaux du Maître.

Osons nous rapprocher pour découvrir une nouvelle énigme... Qui est donc ce compagnon involontaire, défiant l'apesanteur, englué dans la peinture de la palette ?
S'est-il débattu pour se couvrir de blanc, ou bien est-ce sa lutte et ses gesticulations qui ont recouvert la palette d'albâtre ?
Quoiqu'il en soit, l'abandon et la résignation semblent être dorénavant son quotidien.



L'artiste : Markus Lüpertz, un Faiseur de Dieu
Peintre d'origine allemande, Markus Lüpertz, (1941) est aussi décorateur de théâtre et sculpteur.
Il est considéré comme un des plus importants représentants du néo-expressionnisme allemand. Surnommé « le prince des peintres » pour ses apparitions publiques spectaculaires, pour son utilisation d’une rhétorique égocentrique et pour son style de vie extravagant.
Son mélange de figuration et d’abstraction tend à simplifier les formes tout en amplifiant leurs caractéristiques dans des œuvres à grande échelle qui décrivent des gros plans de têtes et de visages. Bien que l’utilisation de certains thèmes historiques allemands suscite la controverse, Lüpertz reste convaincu qu’il est nécessaire de les affronter.
Sources : Wikipedia ; Artnet ; La République du Centre
Photo : Wikipédia
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